41. De Jean-Baptiste et du baptême de notre Seigneur
Jean-Baptiste vécut 30 ans dans le désert avec les bêtes sauvages, et après 30 ans, il sortit du désert pour rejoindre les habitations des hommes. Depuis le jour où son père l'a fait fuir dans le désert, alors qu'il était enfant, jusqu'à ce qu'il y soit (re)venu, il se couvrait des mêmes vêtements été comme hiver, sans changer son mode de vie ascétique.
Il prêchait dans les contrées rurales de la Judée, disant: "Repentez-vous, car le royaume de Dieu s'approche", et il les baptisait du baptême de la repentance pour la rémission de leurs péchés.
Il leur dit: "Voici qu'après moi viendra un homme plus fort que moi, dont je ne suis pas digne de délier les lacets. Je vous baptise d'eau pour la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi; il vous baptisera du Saint-Esprit et du feu", faisant ainsi allusion à ce qui allait être accompli sur les apôtres, qui reçurent le Saint-Esprit par des langues de feu, ce qui pour eux tenait lieu de baptême, et par cette grâce ils allaient recevoir tous ceux qui étaient baptisés dans le Christ.
Jésus s'approcha de Jean au bord du Jourdain pour être baptisé par lui.
Mais Jean l'en empêcha, disant: "J'ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi?"
Jésus lui répondit: "Il en est ainsi afin que s'accomplissent les paroles de la prophétie".
Lorsque Jésus eut été baptisé, et qu'il fut sorti de l'eau, voici que les cieux se fendirent, que l'Esprit, semblable à une colombe, descendit sur lui, et qu'une voix venant des cieux dit: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection".
En ce jour-là, le mystère de la Trinité fut révélé aux hommes, par le Père qui cria, par le Fils qui fut baptisé, et par l'Esprit Saint qui descendit sur Lui sous la forme corporelle d'une colombe.
Quant à la voix qui se fit entendre des cieux, disant: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection, écoutez-le", tous entendirent la voix; mais Jean seul fut digne de voir la vision de l'Esprit en esprit.
Luc 9:35 "Celui-ci est mon Fils élu: écoutez-le!"
Le jour de la naissance de notre Seigneur était le 4e jour de la semaine (Mercredi), mais le jour de son baptême fut le 5e (Vendredi).
Lorsque Jean réprimanda Hérode, disant qu'il ne lui était pas permis de prendre la femme de son frère Philippe, il se saisit de Jean et le jeta dans la prison appelée Machaerûs. Et il arriva, un certain jour, quand Hérode, à l'occasion de son anniversaire, fit un festin pour ses nobles, Bôzîyâ, la fille d'Hérodias, entra et dansa devant les convives, et elle plut à Hérode et à ses nobles.
Il lui dit: "Demande-moi tout ce que tu désires et je te le donnerai", et il lui jura de lui donner tout ce qu'elle demanderait, jusqu'à la moitié de son royaume.
Elle alla ensuite trouver Hérodias, sa mère, et lui dit: "Que dois-je lui demander?".
Elle lui répondit: "La tête de Jean le Baptiste", car cette malheureuse femme pensait que, lorsque Jean serait tué, elle et sa fille seraient libérées de l'opprobre et pourraient ainsi assouvir librement leurs désirs sexuels, car Hérode commettait l'adultère avec la mère et avec sa fille.
Puis elle entra en présence du roi et lui dit: "Donne-moi maintenant la tête de Jean Baptiste sur un plateau".
Le roi fit semblant d'avoir de la peine, comme si, à coup sûr, il ne se réjouissait pas du meurtre du saint; mais, à cause de la rigueur et de la contrainte du serment, il fut obligé de couper la tête de Jean.
Si, Ô malheureux Hérode, elle avait exigé de toi la moitié de ton royaume, afin de s'asseoir sur le trône à tes côtés et de le partager avec toi, aurais-tu accédé à sa demande et n'aurais-tu pas modifié ton serment, toi qui es si rusé?
Et le roi ordonna à un bourreau de couper la tête du bienheureux, de la mettre dans un plateau, de l'apporter et de la donner à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Ensuite elle sortit pour danser sur la banquise, mais celle-ci se brisa sous ses pieds, elle s'enfonça dans l'eau jusqu'au cou, et personne ne put la délivrer. On apporta l'épée avec laquelle on avait coupé la tête de Jean, on coupa la sienne et on la porta à Hérodias, sa mère. Quand elle vit la tête de sa fille et celle du saint homme, elle devint aveugle, et sa main droite, avec laquelle elle avait saisi la tête de Jean, se dessécha; et sa langue s'assécha, parce qu'elle l'avait injurié, alors Satan entra en elle, et elle fut liée avec des chaînes.
Les uns disent que la fille d'Hérodias était appelée Bôzîyâ, mais les autres disent qu'elle se faisait aussi appeler du nom de sa mère, Hérodias. Lorsque Jean fut tué, ses disciples vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau; puis ils vinrent en informer Jésus.
Les deux disciples que Jean envoya à notre Seigneur, en disant: "Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre", étaient Étienne le martyr et diacre, et Hananyah (Ananias) qui baptisa Paul.
Certains disent que le miel sauvage et les sauterelles dont il s'est nourri dans le désert étaient la manne, qui était la nourriture des enfants d'Israël et dont Hénoch et Élie se nourrissent au Paradis, car son goût est semblable à celui du miel. Moïse la compara à la graine de coriandre, dont se nourrissent les anachorètes dans les montagnes. D'autres disent que c'était une sorte de racine semblable à une carotte; elle est appelée Kâmûs, et son goût est doux comme celui du miel. On dit aussi que les sauterelles étaient en réalité quelques-unes de celles qui existent dans le monde, et que le rayon de miel était celui qui est tissé par les petites abeilles, et qu'on trouve en petites ruches blanches dans les endroits désertiques.