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Les Lettres de Ponce Pilate

Lettre d'Hérode, Tétrarque de la Judée á Pilate, Gouverneur de la Judée

Hérode, Tétrarque de la Judée

Hérode Antipas, naquit en l'an 21 avant J.-C. et mourrut après 39 de notre ère. Il était l'un des fils d'Hérode le Grand et succéda à son père. Il fut le tétrarque de Galilée, c'est a dire chef d'un quart du royaume de son père. Il divorça avec sa femme nabatéenne, la fille d'Aretas IV, pour épouser Hérodias, épouse de son frère Philippe. Cette union offensa son ancien beau-père, et lorsque Jean-Baptiste reprocha à Antipas ce mariage, Hérodias incita son mari à emprisonner Jean dans la prison appelée Machaerûs. Toujours impassible, elle persuada sa fille Bôzîyâ, de demander la tête de Jean en échange d'une danse à la fête d'anniversaire de son beau-père. Les uns disent que la fille d'Hérodias s'appellait Bôzîyâ, mais d'autres disent qu'elle se faisait aussi appeler Hérodias, comme sa mère. Bôzîyâ dansa devant les convives, et elle plut à Hérode et à ses nobles.

  • Matthieu 14:6-8 "Mais comme Hérode célébrait le jour de sa naissance, la fille d’Hérodiade dansa devant tous les conviés ; et elle plut de telle sorte à Hérode, qu’il lui promit avec serment de lui donner tout ce qu’elle lui demanderait. Cette fille ayant donc été instruite auparavant par sa mère, lui dit : Donnez-moi présentement dans un bassin la tête de Jean-Baptiste."

 

Herodias pensait que, la mort de Jean allait libérer elle et sa fille de l'opprobre et elles pourraient ainsi assouvir librement leurs désirs sexuels, car Hérode commettait l'impudicité avec la mère et avec sa fille |Le Livre des Glaneurs, Chap 41|Antipas décapita Jean à contrecœur, et plus tard, lorsque les miracles de Jésus lui furent rapportés, il crut que Jean le Baptiste avait été ressuscité. 

 

*Le père d'Antipas, Hérode le Grand était le roi d'Israël en l'an 40 avant J.-C, et régna jusqu'à sa mort en l'an 4. c'était un homme violent, jaloux et paranoïaque qui avait au moins neuf femmes et de nombreux enfants. Il tua sa femme préférée, de nombreux enfants de Bethléem et un certain nombre de personnes de la famille royale. Jésus naquit peu de temps avant la mort d'Hérode le Grand.

 

​​

Hérode à Ponce Pilate, Gouverneur de Jérusalem,

 

Paix.

 

Je suis dans une grande anxiété. Je t'écris ces choses, étant dans une grande inquiétude. Je t'écris ces choses, afin que, lorsque tu les auras entendues, tu sois affligé pour moi. En effet, ma fille Hérodias, qui m'est chère, jouait sur un bassin d'eau recouvert de glace, qui se brisa sous elle, et tout son corps sombra, sa tête fut coupée et resta à la surface de la glace.

 

Et voici que sa mère tient sa tête à genoux sur ses cuisses, et toute ma maison est plongée dans une grande tristesse. Car moi, quand j'ai entendu parler de l'homme Jésus, j'ai voulu venir chez toi, pour le voir seul, et écouter sa voix, pour savoir si elle était semblable à celle des fils des hommes.

Il est évident qu'à cause des nombreuses méchancetés que j'ai faites à Jean-Baptiste, et parce que je me suis moqué du Christ, voici que je reçois la rétribution de la justice, car j'ai répandu sur la terre beaucoup de sang des enfants d'autrui. C'est pourquoi les jugements de Dieu sont justes, car chacun reçoit selon ses intentions.

Mais puisque tu as été digne de voir cet homme-Dieu, il te convient donc de prier pour moi. Mon fils Azbonius est lui aussi dans l'agonie de l'heure de la mort.

 

Je suis moi-même dans l'affliction et dans une grande tourmente, parce que j'ai l'hydropisie; et je suis dans une grande détresse, parce que j'ai persécuté le précurseur du baptême par l'eau, qui était Jean. C'est pourquoi, mon frère, les jugements de Dieu sont justes.

 

Ma femme aussi, à cause du chagrin qu'elle éprouve pour sa fille, est devenue aveugle de l'œil gauche, parce que nous avons voulu aveugler l'œil de la justice. Il n'y a pas de paix pour ceux qui font le mal, dit le Seigneur. Car déjà une grande affliction vient sur les prêtres et sur les auteurs de la loi, parce qu'ils t'ont livré le Juste. En effet, c'est la ruine du monde, qu'ils ont consenti à ce que les païens deviennent héritiers. Car les enfants de lumière seront chassés, parce qu'ils n'ont pas observé ce qui a été annoncé sur le Seigneur et sur son Fils.

 

Ceins donc tes reins, et adopte la justice, toi et ta femme, en te souvenant de Jésus nuit et jour; et le royaume sera pour vous, païens, car nous, le peuple élu, nous nous sommes moqués du Juste.

 

Maintenant, s'il y a une place pour notre demande, Ô Pilate, du fait que nous avons été une fois au pouvoir, enterre soigneusement ma famille; car il est juste que nous soyons enterrés par toi, plutôt que par les prêtres, qui, après un certain temps, comme le disent les Écritures, à l'avènement de Jésus-Christ, se vengeront.

 

Porte-toi bien, avec Procla ta femme. Je t'envoie les boucles d'oreille de ma fille et ma propre bague, afin qu'elles soient pour toi un mémorial de ma mort. Car déjà les vers commencent à sortir de mon corps, et voici que je reçois le jugement temporel, et je crains le jugement à venir. Car dans un cas comme dans l'autre, nous nous trouvons devant les œuvres du Dieu vivant; mais ce jugement, qui est temporel, est pour un temps, tandis que celui qui vient est un jugement pour toujours.

 

Fin de la lettre à Pilate, le gouverneur.

Réponse de Pilate, Gouverneur de la Judée á Hérode le Tétrarque

Ponce Pilate, Gouverneur de la Judée

 

Ponce Pilate a vécu d'environ 20 ans avant Jésus-Christ jusqu'à 36 ans après Jésus-Christ. En 1961, lors d'une fouille à Caesarea Maritima, l'archéologue italien Dr. Antonio Frova a découvert un bloc de calcaire portant le nom de Ponce Pilate en latin, reliant Pilate au règne de l'empereur Tibère. Il fut gouverneur de la province romaine de Judée de 26 à 36 après J.-C. Il est surtout connu comme le juge du procès de Jésus-Christ et l'homme qui a ensuite ordonné sa crucifixion en l'an 33 après J.-C. Flavius Josèphe, historien juif (vers 37-100 après J.-C.), qui fut témoin de l'invasion romaine de la Palestine, ainsi que Tacite, historien romain (vers 55-120 après J.-C.) ont confirmé l'existence de Pilate. Tacite a dit: "Christus, dont [les chrétiens] tirent leur nom, a été exécuté par le procurateur Ponce Pilate sous le règne de Tibère César" |Annales 15.44|

 

Mais Philon et Josèphe dressent tous deux un portrait très sombre du dirigeant romain. Il est caractérisé comme oppressif, avide, têtu et cruel. Philon cite notamment sa vénalité, sa violence, ses vols, ses agressions, son comportement abusif, ses fréquentes exécutions de prisonniers non jugés, et sa férocité sauvage sans fin". Il mena une répression impitoyable contre les Juifs et les Samaritains lorsque des individus de ces groupes se montraient déloyaux envers Rome. Le Livre de Luc mentionne un épisode où Pilate, à une occasion, a massacré des Juifs galiléens, alors qu'ils étaient en train de prier, mêlant leur propre sang à celui de leurs offrandes

  • Luc 13:1 "En ce même temps, quelques personnes qui se trouvaient là racontaient à Jésus ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices."

 

Pilate à Hérode le Tétrarque,

 

Paix

Sache et comprends que, le jour où tu m’a livré Jésus, j'ai eu pitié de moi et j'ai témoigné en me lavant les mains (que j'étais innocent), au sujet de Celui qui a ressuscité du tombeau après trois jours, et j'ai réalisé ton souhait à son égard, car tu voulais que je m’ associe à toi dans sa crucifixion. Mais j'apprends maintenant des bourreaux et des soldats qui veillaient sur son tombeau qu'il est ressuscité des morts.

De plus, j'ai obtenu la confirmation de ce qui m'a été dit, à savoir qu'il est apparu corporellement en Galilée, dans la même forme, et avec la même voix, et avec la même doctrine, et avec les mêmes disciples, n'ayant changé en rien, mais prêchant avec hardiesse sa résurrection, et un royaume éternel.

 

Voici que le ciel et la terre se réjouissent, et voici que Procla, ma femme, croit aux visions qui lui sont apparues, lorsque tu envoyas pour que je livre Jésus au peuple d'Israël, à cause de leur malveillance.

Or, lorsque Procla, ma femme, apprit que Jésus était ressuscité et qu'il était apparu en Galilée, elle prit avec elle le centurion Longinus et douze soldats, ceux-là mêmes qui avaient veillé sur son tombeau, et elle partit, comme à un grand spectacle, saluer la face du Christ et le voir avec ses disciples.

Pendant qu'ils se tenaient debout, dans l'étonnement et les regards fixés sur lui, il les regarda et leur dit: " Qu'est-ce qu'il y a? Croyez-vous en moi? Procla, sache que dans l'alliance que Dieu a donnée aux pères, il est dit que tout corps qui aura péri vivra grâce à ma mort, que vous avez contemplée. Et maintenant, vous voyez que je suis vivant, moi que vous avez crucifié. Et j'ai beaucoup souffert, jusqu'à ce que je sois déposé dans le tombeau. Mais maintenant, écoutez-moi, et croyez en mon Père, Dieu qui est en moi. Car j'ai délié les liens de la mort, j'ai brisé les portes du séjour des morts; et mon avènement sera dans l'au-delà.

Lorsque Procla, ma femme, et les Romains entendirent ces choses, ils vinrent me les dire en pleurant, car eux aussi avaient été contre lui, quand ils avaient médité le mal qu'ils lui avaient infligé. De sorte que, moi aussi, je me suis allongé sur mon lit dans l'affliction, et ai revêtu un vêtement de deuil, puis j'ai pris avec moi cinquante Romains accompagné de ma femme, et je me suis rendu en Galilée.

Et pendant que j'étais en chemin, j'ai témoigné qu'Hérode avait accompli ces actes par mon entremise, qu'il avait tenu conseil avec moi, et qu'il m'avait contraint à armer mes mains contre lui, afin de juger Celui qui juge tout le monde, et de flageller le Juste, Seigneur des justes. Comme nous nous approchions de lui, Ô Hérode, une grande voix se fit entendre du ciel, un tonnerre épouvantable, la terre trembla, et répandit une odeur agréable, comme il n'y en a jamais eu, même dans le temple de Jérusalem. Or, alors que je me tenais sur le chemin, notre Seigneur me vit au moment où il s'entretenait avec ses disciples. Mais je priais en mon coeur, car je savais que c'était Celui que tu m'avais livré, qu’Il était le Seigneur des choses créées et le Créateur de toutes choses. Mais nous, quand nous l'avons vu, nous sommes tous tombés sur nos faces devant ses pieds. Et je dis d'une voix forte: "J'ai péché, Seigneur, en m'asseyant et en te jugeant, toi qui te venges de tout en vérité. Et voici, je sais que tu es Dieu, le Fils de Dieu, et j'ai vu ton humanité et non ta divinité. Mais Hérode, et les enfants d'Israël, m'ont contraint à te faire du mal. Aie donc pitié de moi, Ô Dieu d'Israël!

Ma femme, en proie à une grande angoisse, dit: Dieu du ciel et de la terre, Dieu d'Israël, ne me rétribue pas selon les actes de Ponce Pilate, ni selon la volonté des enfants d'Israël, ni selon la pensée des fils des prêtres; mais souviens-toi de mon mari dans ta gloire!

Et voici que notre Seigneur s'approcha et nous releva, moi et ma femme, ainsi que les Romains; je le regardai et je vis qu'il y avait sur lui les cicatrices de sa croix. Alors, il a dit: Ce que tous les pères justes espéraient recevoir et n'ont pas vu, c'est a ton époque que le Seigneur du temps, le Fils de l'homme, le Fils du Très-Haut, qui est éternel, a ressuscité des morts, et qu'Il est glorifié dans les cieux par tout ce qu'Il a créé et établi pour les siècles des siècles.

 

1. Justinus, l'un des écrivains du temps d'Auguste, de Tibère et de Gaius, écrivit dans son troisième discours: Marie la Galiléenne, qui enfanta le Christ crucifié à Jérusalem, n'avait pas d'époux. Joseph ne la quitta pas; mais Joseph se maintint dans la sainteté sans femme, lui et ses cinq fils d'une première femme; et Marie se maintint sans mari.

 

2. Théodore écrivit au gouverneur Pilate: Qui est cet homme, contre lequel on s'est plaint devant toi, d'avoir été crucifié par les hommes de la Palestine? Si la multitude l'a réclamé en toute légitimité, pourquoi n'as-tu pas consenti à cette légitimité? Et si la multitude l'a réclamé injustement, pourquoi as-tu transgressé la loi et ordonné ce qui était contraire à la justice? Pilate lui renvoya: Parce qu'il opérait des miracles, je n'ai pas voulu le crucifier; et puisque ses accusateurs ont dit: Il se dit roi, je l'ai crucifié.

 

3. Josèphe dit" Le roi Agrippa, revêtu d'une robe cousue d'argent, assistait au spectacle sur le théâtre de Césarée. Lorsque le peuple remarqua que son vêtement étincelait, il lui dit: Jusqu'à présent, nous te craignions comme un homme; maintenant, tu es élevé au-dessus de la nature des mortels. Puis il vit un ange qui se tenait au-dessus de lui, et qui le frappa à mort.

 

Fin de la lettre de Pilate à Hérode.

L'épître de Pilate qu'il a écrite à l'empereur romain concernant Yeshua

 

Ce rapport de Pilate appelé Anaphora Pilati, fut adressée à Tibère après la disgrâce de Pilate et son retour à Rome. Elle est relative à la passion et à la résurrection. En outre, son objet est de faire connaître la vérité à l'empereur. Cette lettre fut placée, dans certains textes, à la suite de la descente aux enfers. Elle ne se trouve que dans les textes latins ou dérivés du latin. Le fait qu'elle suit les Actes anciens prouve qu'elle en est contemporaine, et qu'elle appartient à l'époque de Claude et répond ainsi au temps où elle fut écrite, c'est-à-dire, à l'époque de Claude. Ce fait prouve qu'elle est, comme eux, un document historique et authentique. 

Anaphora

Ponce Pilate à l'empereur Tibère César Salutations:

Sur la personne de Jésus-Christ, dont je t'ai parlé en détail dans mon dernier message, un châtiment amer a finalement été appliqué par la volonté du peuple, bien que je ne l'aie pas voulu et que je l'aie appréhendé. En vérité, aucune génération n'a eu et n'aura jamais un homme aussi bon et aussi strict.


Mais le peuple a déployé un effort extraordinaire, et tous ses scribes, chefs et anciens se sont accordés pour crucifier cet ambassadeur de la vérité, alors que leurs propres prophètes, tels que les sibylles chez nous, conseillaient le contraire; et lorsqu'il fut suspendu, des signes supranaturels apparurent, qui, selon le jugement des philosophes, menacèrent le monde entier de ruine.


Ses disciples prospèrent, ne désavouant pas leur maître dans leur conduite et la continence de leur vie; au contraire, en son nom, ils agissent avec la plus grande bienveillance. Si je n'avais craint une sédition parmi le peuple, qui était presque en furie, peut-être cet homme serait encore en vie avec nous. Bien que, étant plutôt contraint par la loyauté envers votre autorité. que par mon propre désir, je ne me suis pas efforcé de toutes mes forces à empêcher la mise à mort et la souffrance d'un sang juste, innocent de toute accusation injuste, si ce n'est par la méchanceté des hommes pour leur propre destruction, comme l'interprètent les Écritures, .

 

Aurevoir.

 

Le 5 des calendes d'avril.

Tibère César (Claude), Empereur de Rome

Tibère, dont le nom complet est Tibère Jules César Auguste (son nom d'origine était Tibère Claude Néron), naquit le 16 novembre 42 avant J.-C. et mourrut le 16 mars 37 de notre ère à Capreae [Capri], près de Naples. Tibère fut élevé par son pere adoptif César Auguste, aussi connu sous le nom de Octave ou Gaius Julius Caesar Octavius., et qui avait épousé sa mère, Livia Drusilla. Il devint le deuxième empereur de Rome entre l'an 14-37 de notre ère et il chercha à préserver les institutions et les frontières impériales d'Auguste.

 

De nombreuses rumeurs couraient sur Tibère, de la dépravation sexuelle au simple sadisme. Les murs du palais impérial étaient couverts d'images pornographiques, comme celles qui sont encore exposées dans le lupanar de Pompéi. Il est dit que Tibère ordonnait à des groupes de jeunes garçons de réaliser des orgies devant lui afin de stimuler sa libido défaillante. Il faisait boire de grandes quantités de vin à ses compagnons de table avant de leur attacher des ligatures autour des parties génitales, les empêchant d'uriner. Il entraînait des enfants qu'il appelait ses "petits poissons" à nager entre ses cuisses lorsqu'il prenait un bain et à lui mordiller les parties génitales. Et ce n'est pas la seule accusation horrible qui subsiste contre lui. On dit également qu'il enlevait les nouveau-nés à leur mère et les tenait contre ses parties génitales, dans l'espoir qu'ils réagissent à son contact comme s'ils étaient au sein de leur mère. Dans ses dernières années, il devint un reclus tyrannique, infligeant un règne de terreur aux principaux personnages de Rome.

Rapport de Pilate, gouverneur de Judée, à Auguste César à Rome - Première version grecque

 

En ces jours-là, lorsque notre Seigneur Jésus-Christ fut crucifié sous Ponce Pilate, gouverneur de la Palestine et de la Phénicie, les faits relatés ici se produisirent à Jérusalem, et furent commis par les Juifs contre le Seigneur. Pilate envoya donc ce document à César, à Rome, avec son rapport privé, en écrivant ceci:


Au très puissant, très honorable, très divin et très puissant Auguste César, Pilate, l'administrateur de la province d'Orient:

 

J'ai reçu une information, de la plus haute importance, à la suite de laquelle je suis saisi de frayeur et de tremblement. Car dans cette province que je gouverne, dont l'une des villes s'appelle Jérusalem, toute une multitude de juifs m'a livré un certain homme appelé Jésus, et a porté contre lui de nombreuses accusations, qu'ils étaient incapables de prouver par des preuves cohérentes. Mais ils l'accusèrent particulièrement d'une certaine hérésie, à savoir, Jésus aurait dit que le sabbat n'était pas un jour de repos, et ne devait pas être respecté par eux. Car il opérait de nombreuses guérisons ce jour-là, il rendit la vue aux aveugles, fit marcher les boiteux, ressuscita les morts, purifia les lépreux, guérit les paralytiques qui étaient totalement incapables de bouger leur corps ou encore remuer leurs nerfs, mais qui ne pouvaient que parler et discourir, et il leur donna la faculté de marcher et de courir, en supprimant leur infirmité par sa seule parole.


Il y a un autre miracle extrêmement impressionant qui est étrange à nos dieux: il a ressuscité un homme qui était mort depuis quatre jours, le relevant par sa seule parole, alors que le mort avait commencé à se décomposer, que son corps était rongé par les vers qu'il avait produits et qu'il empestait comme un chien. Mais, voyant le mort couché dans sa tombe, il lui ordonna de sortir, et le mort ne se fit pas attendre, mais, comme un jeune marié qui sort de sa chambre, il sortit de sa tombe, rempli d'un parfum exquis.
 

De plus, même ceux qui étaient devenus étranges, et manifestement démoniaques, qui avaient leur demeure dans les déserts, qui dévoraient leur propre chair, et erraient comme des bêtes et des reptiles, il les changea en habitants des villes, et par une parole les rendit rationnels, et les disposa à devenir sages, puissants et illustres, mangeant leur nourriture avec tous les ennemis des esprits impurs qui avaient eu un effet destructeur en eux, et qu'il précipita dans les profondeurs de la mer.
 

Un autre avait la main desséchée, et pas seulement la main, mais aussi la moitié du corps de cet homme était comme une pierre, et il n'avait plus ni la forme ni la symétrie d'un homme. Il le guérit d'un mot et le rendit parfait. Une autre femme, qui avait depuis longtemps un écoulement sanguin, dont les veines et les artères étaient épuisées, et qui ne ressemblait plus à un corps humain, étant comme un cadavre, et ayant perdu la voix, de sorte que tous les médecins de la contrée ne pouvaient la guérir, car il ne lui restait aucun espoir de se rétablir ; Mais, comme Jésus passait par là, elle a mystérieusement reçu la puissance de son ombre, en touchant par derrière le bord de son vêtement, et aussitôt, sur le champ, la vigueur remplit ses membres épuisés, comme si elle n'avait jamais été malade, et elle se mit à courir vers Capharnaüm, sa ville, qu'elle atteignit en six jours de marche.

 

Voici, je vous ai fait part de ces choses dont on m'a récemment informé, que Jésus a accomplies le jour du sabbat. Il a fait d'autres miracles encore plus grands que ceux-là, si bien que j'ai constaté qu'il opérait de plus grands prodiges que les dieux que nous adorons. Mais Hérode, Archélaüs et Philippe, Anne et Caïphe, avec tout le peuple, me l'ont livré, en soulevant contre moi une grande protestation, afin que je le juge. Aussi, après l'avoir initialement flagellé, j'ai ordonné qu'il soit crucifié, quoique je n’eusse trouvé en lui aucune cause de condamnation ou de mauvaise conduite. 
 

Or, après sa crucifixion, il y eut des ténèbres sur toute la surface de la terre, et le soleil s'est obscurci pendant une demi-journée, on pouvait apercevoir les étoiles, mais elles n'avaient plus d'éclat; la lune cessa également de briller, comme si elle était teintée de sang, Alors tout l’ornement des choses terrestres fut enseveli; de sorte qu’à cause de l’épaisseur des ténèbres, les Juifs ne pouvaient pas même voir ce qu’ils appellent le sanctuaire même du temple, mais ils voyaient un gouffre béant dans la terre, et entendaient une succession de coups de tonnerre. 

 

Et au milieu de cette effroyable terreur, des morts des morts ressuscités se firent voir, comme les Juifs eux-mêmes qui en furent témoins l’affirmèrent, et ils ont dit que c'était Abraham, Isaac, Jacob, les douze patriarches, Moïse, et Job, qui comme ils disent, sont morts il y avait plus de trois mille cinq cents ans. Il y en avait un très grand nombre que j'ai personnellement vu apparaître dans le corps, et ils se lamentaient sur le sort des Juifs, à cause de la transgression qu'ils avaient commise, et à cause de la destruction des Hébreux et de leur Loi.

  • 1 Pierre 3:18-20 "mais ayant été rendu vivant quant à l'Esprit, dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison, qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé"

  • Matthieu 27:51-54 "Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes. Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, furent saisis d'une grande frayeur "

  • Éphésiens 4:8-10 “C'est pourquoi il est dit: Etant monté en haut, il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux hommes. Or, que signifie: Il est monté, sinon qu'il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre? Celui qui est descendu, c'est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses.”

Le tremblement de terre se poursuivit depuis la sixième heure de la journée de préparation jusqu'à la neuvième heure. Le soir du premier jour de la semaine, un bruit se fit entendre des cieux, et le ciel devint sept fois plus lumineux que tous les autres jours.

 

À la troisième heure de la nuit, le soleil apparut plus lumineux qu'il n'avait jamais brillé, éclairant tout l'hémisphère. Et tout comme les éclairs jaillissent soudainement dans un orage, on vit des hommes, d'une stature élevée et d'une gloire surpassant toute autre, une armée innombrable, qui proclamaient, et leur voix se faisait entendre comme celle d'un tonnerre extrêmement fort: "Jésus, le crucifié, est ressuscité, sortez du séjour des morts, vous qui étiez asservis dans les profondeurs du séjour des morts." Le gouffre terrestre s’étant aussi fortement ouvert, semblait dépourvu de fond, de sorte que les fondements mêmes de la terre etaient visibles, tandis que des esprits célestes qui criaient vers les cieux apparurent, en même temps que ceux qui marchaient dans leur corps parmi les morts ressuscités.

 

Alors Celui qui ressuscite tous les morts et qui enchaîne le Hadès dit: Dites à mes disciples, qu’il vous précédera en Galilée; c’est là que vous le verrez." Et toute cette nuit-là, la lumière ne cessa de briller. Une multitude de Juifs périrent dans le gouffre de la terre et furent engloutis, de sorte que, le lendemain, la majorité de ceux qui avaient parlé contre Jésus ne furent plus retrouvés. D'autres virent des apparitions qu'aucun de nous n'avait jamais vus.

  • 1 Corinthiens 15:6 "Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts."

 

Il ne reste qu'une seule synagogue des Juifs dans la ville même de Jérusalem, car elles ont toutes été englouties dans cette dévastation. C'est pourquoi, abasourdi par cette terreur, et saisi du plus violent tremblement, j'ai écrit ce dont j'ai été témoin de mon temps et je l'ai envoyé à Votre Excellence.

 

J'ai consigné tout le déroulement de ce que les Juifs ont infligé à Jésus, et je l'ai envoyé à votre Excellence, mon seigneur 

Rapport de Pilate, procurateur de Judée, envoyé à Rome à Tibère César - Deuxième version grecque

Au très puissant, redoutable et divin Auguste, Ponce Pilate, administrateur de la province d'Orient.

 

Très honorable roi J'ai entrepris de communiquer à votre bienveillance par cet écrit, l'état actuel des événements, bien que rempli de beaucoup de crainte et de tremblement, tel que le résultat l'a démontré. En effet, monseigneur, alors que je gouvernais cette province, selon l'ordre de votre souveraineté, qui est l'une des villes orientales appelées Jérusalem, où est érigé le temple de la nation des Juifs, toute une multitude des Juifs assemblée, m'a livré un certain homme appelé Jésus, portant contre lui de nombreuses et interminables accusations; mais ils ne purent le confondre en rien.


Toutefois, ils avaient une opinion préconçue contre lui, à savoir qu'il avait dit que le sabbat n'était pas jour de repos à proprement parler.
 

Or, cet homme accomplissait beaucoup de guérisons et de bonnes œuvres: il a rendu la vue aux aveugles, il a purifié les lépreux, il a ressuscité les morts, il a guéri les paralytiques, qui ne pouvaient pas du tout bouger, mais n'avaient que la voix, et tous leurs os en place; et il leur a donné la force de marcher et de courir, ceci en le leur ordonnant par sa seule parole.


Il accomplit encore une autre œuvre plus puissante, qui était un mystère, même pour nos dieux, il ressuscita d'entre les morts un certain Lazare, qui était mort depuis quatre jours, ordonnant par une seule parole que le mort ressuscite, alors que son corps était déjà rongé par les vers qui pullulaient dans ses meurtrissures. Il ordonna au corps fétide qui reposait dans le tombeau de sortir, et, comme un jeune marié qui sort de sa chambre nuptiale, il sortit de son tombeau, rempli d'un doux parfum.

Il fit revenir dans des villes, dans leurs propres maisons, certains de ceux qui étaient affligés par des démons, et qui avaient établi leur demeure dans des lieux déserts, qui se nourrissaient de la chair de leurs membres, et qui vagabondaient parmi les reptiles et les bêtes sauvages. Il les ramena à la raison par une parole, et il rendit intelligents et honorables ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs; or les démons qui étaient en eux, il les précipita dans la mer sous forme d'un troupeau de porcs, et les noya.

 

Un autre encore, qui avait une main desséchée, qui vivait dans la souffrance, et qui n'avait même pas une moitié de son corps en bonne santé, il le guérit par une seule parole. Et une femme qui avait un écoulement de sang depuis fort longtemps, de sorte qu'à cause de cet écoulement toutes les articulations de ses os étaient visibles et brillaient comme du verre, car tous les médecins l'avaient abandonnée par découragement, sans l'avoir guérie, car il n'y avait en elle aucun espoir de guérison. Mais un jour que Jésus passait, elle toucha le bord de son vêtement par derrière, et à ce moment précis, la vigueur de son corps fut rétablie et elle fut guérie, comme si elle n'avait jamais été malade, alors elle se mit à courir rapidement vers sa propre ville, Paneas.  Ces choses se déroulèrent ainsi, mais les Juifs rapportèrent que Jésus accomplissait ces prodiges le jour du sabbat.
 

J'appris que de plus grands prodiges que ceux des dieux que nous adorons avaient été accomplis par lui. C'est donc lui qu'Hérode, Archélaüs, Philippe, Anne et Caïphe, avec tout le peuple, me livrèrent afin que je le traduise en justice. Et comme la foule se soulevait contre moi, j'ai ordonné qu'il soit crucifié. Or, lorsqu'il fut crucifié, des ténèbres se répandirent sur toute la surface de la terre; le soleil était entièrement caché, et le ciel paraissait sombre alors qu'il faisait encore jour, de sorte qu'on voyait les étoiles, bien que leur éclat fût obscurci.

 

Par conséquent, je suppose que Votre Excellence n'ignore pas que, dans la terre entière, on a allumé des lampes depuis la sixième heure jusqu'au soir. Et la lune, qui était semblable à du sang, ne brilla pas toute la nuit, bien qu'elle fût pleine, et les étoiles et l'Orion se lamentèrent sur le sort des Juifs, à cause de la transgression qu'ils avaient commise. Et le premier jour de la semaine, vers la troisième heure de la nuit; le soleil apparut comme il n'avait jamais brillé auparavant, et le ciel entier devint lumineux.
 

Comme les éclairs surviennent dans un orage, des hommes de haute stature, magnifiquement vêtus et d'une gloire indescriptible, apparurent dans les airs, ainsi qu'une foule innombrable d'anges, criant et disant, Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, et bienveillance envers les hommes. Sortez du séjour des morts, vous qui êtes en esclavage dans les profondeurs de l'Hadès. Et à leur voix, toutes les montagnes et les collines furent ébranlées, les rochers se fendirent, et de grands gouffres se creusèrent dans la terre, de sorte que l'on pouvait voir les lieux mêmes de l'abîme. Et au milieu de cette épouvante, on vit des morts ressusciter, si bien que les Juifs qui en furent témoins dirent: "Nous avons vu Abraham, Isaac, Jacob et les douze patriarches, qui sont morts il y a environ deux mille cinq cents ans, et nous avons clairement vu Noé dans son corps.

  • Matthieu 27:51-53 "Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes. Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, furent saisis d'une grande frayeur"

Toute cette multitude marchait et chantait des hymnes à Dieu d'une voix forte, en disant: Le Seigneur notre Dieu, qui est ressuscité des morts, a rendu la vie à tous les morts, Et il a dépouillé et vaincu le Hadès. Aussi la lumière ne cessa-t-elle pas de briller toute cette nuit-là, Votre Altesse. Mais beaucoup de juifs périrent, et furent absorbés et engloutis engloutis dans les abîmes cette nuit-là, de sorte qu'on ne voyait même plus leurs corps. Je veux signifier par là que ceux des Juifs qui parlèrent contre Jésus furent affligés. Il ne reste plus qu'une seule synagogue à Jérusalem, car toutes celles qui s'étaient opposées à Jésus ont été englouties.
 

En raison de cette épouvante, je suis abasourdi et saisi d'un grand tremblement, en ce moment même, j'ai ordonné qu'on écrive tout ce qu'ils ont fait, et je l'ai envoyé à votre majesté.

Le Procès et la Condamnation de Ponce Pilate, Gouverneur de la Judée

Cet écrit apocryphe est appelé Paradosis Pilati en latin. Après la lecture de l'Anaphora Pilati l'empereur Tibère s'indigne, ordonne l'arrestation de Ponce Pilate et le fait ramener enchaîné à Rome. Il lui demande comment il a pu ordonner la mort de Jésus auteur de si grands miracles et Ponce Pilate se justifie en accusant les Juifs. L'empereur Tibère décide alors de punir Ponce Pilate en le faisant décapiter. 

Lorsque les lettres arrivèrent dans la ville de Rome, et qu'elles furent lues à César en présence de quelques personnes, tous furent terrifiés, parce que, par la faute de Pilate, les ténèbres et le tremblement de terre avaient frappé le monde entier. Alors César, rempli de colère, dépêcha des soldats et ordonna que Pilate soit amené comme prisonnier. Lorsqu'il fut amené dans la ville de Rome, et que César apprit son arrivée, il s'assit dans le temple des dieux, au-dessus de tout le sénat, de toute l'armée et de toute la multitude de ses officiers, et il exigea que Pilate se tienne à l'entrée.

Et César lui dit: "Espèce d'impie, après avoir vu de si grands signes accomplis par cet homme, pourquoi as-tu osé agir de la sorte? Pour avoir eu l'audace de faire un tel mal, tu as causé la ruine du monde entier."

Pilate répondit: "Ô votre puissante majesté, je ne suis pas coupable de ces faits, mais les fautifs sont la foule des juifs hargneux."

 

César dit: "Qui sont-ils?"

Pilate répondit: "Hérode, Archélaüs, Philippe, Anne et Caïphe, et toute la multitude des Juifs."

César dit: "Et pour quelle raison as-tu mis leur projet à exécution?"

Pilate répondit: "Leur nation est séditieuse et rebelle, et ne se soumet pas à ton autorité."

César dit: "Quand ils te l'ont livré, tu aurais dû le protéger et me l'envoyer, et ne pas leur permettre de crucifier un homme aussi juste qui a fait de si grands et de si bons miracles, comme tu l'as dit dans ton rapport. Car c'est par de tels miracles que Jésus s'est manifesté comme étant le Christ, Roi des Juifs."

 

Or quand César eut dit cela et qu'il eut lui-même prononcé le nom du Christ, toute la pléiade des statues d'idoles se renversa en même temps, et fut réduite en poussière à l'endroit où César était assis avec le sénat. Tous ceux qui se tenaient aux côtés de César furent saisis de tremblements à cause du discours prononcé et du renversement de leurs divinités, et, saisis de crainte, ils s'en allèrent tous, chacun dans sa maison, s'étonnant de ce qui était arrivé. César ordonna que Pilate soit placé en détention, le temps qu'il soit éclairé sur la vérité concernant Jésus.

Le lendemain, César, étant assis au Capitole avec tout le Sénat, entreprit d'interroger de nouveau Pilate.

César dit: "Dis la vérité, espèce de grand impie, car par l'acte injuste que tu as commis contre Jésus, tes mauvaises œuvres se sont manifestées ici même, en causant la destruction des idoles. Parle donc, qui est celui qui a été crucifié, puisque son nom a causé la ruine de tous les dieux?"

 

Pilate répondit: "En vérité, ce qu'il a déclaré est vrai; car j'ai été moi-même convaincu par ses œuvres qu'il était plus grand que toutes ces divinités que nous vénérons."

 

César dit: "Pourquoi donc as-tu commis contre lui une telle imprudence et un tel acte, étant donné que tu n'ignorais rien de lui ou bien tu désirais certainement nuire à mon gouvernement?"

 

Pilate répondit: "J'ai agi ainsi à cause de la révolte et de la sédition de ces Juifs impies et sans foi ni loi."

 

César, rempli de colère, tint un conseil avec tout son sénat et ses officiers, et ordonna qu'un décret soit rédigé contre les Juifs, en ces termes"
 

À Licianus, titulaire de la plus haute distinction dans l'Est du pays:

Salutations, 

J'ai été informé de la témérité dont ont fait preuve tout récemment les Juifs de Jérusalem et des villes environnantes, et de la manière anarchique dont ils ont contraint Pilate à crucifier un certain dieu appelé Jésus, ce par quoi leur grande transgression a entraîné l'obscurcissement et la ruine du monde. Prend donc résolument avec toi, un corps de soldats, rendez vous sur-le-champ auprès d'eux et annoncez leur qu'ils doivent être asservis par ce décret. Exécutez ce décret et marchez contre eux, dispersez-les parmi toutes les nations, réduisez-les en esclavage, puis, en chassant leur nation de toute la Judée le plus rapidement possible, montrez, là où cela n'a pas encore été fait, qu'ils sont remplis de méchanceté.

Lorsque ce décret parvint dans la partie Est du pays, Licianus s'y conforma, par crainte du jugement, il dévasta toute la nation juive et fit en sorte que ceux qui étaient restés en Judée soient réduits en esclavage avec ceux qui étaient dispersés parmi les Gentils, ceci afin de plaire à César et qu'il voit que les mesures dudit décret avaient été appliquées par Licianus contre les Juifs de l'Est du pays. 

 

César résolut encore de faire interroger Pilate, puis il donna l'ordre à un capitaine, du nom d'Albius, de couper la tête de Pilate, en disant: "De la même manière qu'il a porté la main sur le Juste, qu'on appelle le Christ, de la même manière il périra et ne trouvera pas de délivrance".

 

Lorsque Pilate arriva sur la place, il pria en silence, disant: "Seigneur, ne me détruis pas à cause de ces méchants Hébreux, car je n'aurais jamais porté la main sur toi, si ce n'est à cause de cette nation de Juifs sans foi ni loi, qui ont provoqué une sédition contre moi ; mais tu sais que j'ai agi par ignorance. Ne me détruis donc pas à cause de ce péché, et ne prends pas en compte le mal qui est en moi, Ô Seigneur, et en ta servante Procla, qui est à mes côtés à l'heure de ma mort, et à qui tu donnas le courage de prophétiser que tu devais être cloué sur la croix. Ne la punis pas non plus à cause de ma faute, mais pardonne-nous, et compte-nous dans la portion de tes justes."

 

Or, lorsque Pilate eut achevé sa prière, une voix vint du ciel, qui dit: "Toutes les générations et les familles des nations te béniront, parce que sous toi se sont accomplies toutes ces choses qui ont été annoncées par les prophètes à mon sujet; et toi-même, tu apparaîtras comme mon témoin à ma seconde venue, quand je jugerai les douze tribus d'Israël et ceux qui n'auront pas confessé mon nom."

 

Ensuite, le préfet coupa la tête de Pilate, et voici qu'un ange du Seigneur la reçut. Lorsque sa femme Procla vit l'ange venir et recevoir sa tête, elle aussi, remplie de joie, rendit aussitôt l'âme et fut enterrée avec son mari.

Notez que dans le calendrier des églises orthodoxes abbysiniennes (éthiopienne) et coptes (égyptiennes), ils  célèbrent le jour de la Saint Ponce Pilate le 25 juin. Les deux églises l'ont élevé à la sainteté et lui ont attribué un jour de fête. 

 

Selon la tradition de l'Église copte, la femme de Pilate témoigna de la messianité du Christ, tandis que Pilate finit par se repentir de son péché et implora le pardon sur la sépulture du Christ. Il s'est ensuite converti au christianisme et devint un chrétien discret, avant que les Romains et les Juifs ne le mettent à mort. Ils l'ont d'abord crucifié sur sa propre croix, puis ils l'ont redescendu et crucifié sur la croix du Christ pour se moquer de lui et imiter les souffrances du Christ. Finalement, il fut ramené à Rome où ils le décapitèrent, et il obtint ainsi la couronne du martyre.

Dans les Synaxaria des Grecs, ils évoquent la date de commémoration de Procla, la femme de Pilate, le 28 octobre. Et Tertullien en fait presque un saint |Apol. c. Gentes, cap. 21|. La raison pour laquelle leurs noms furent canonisés parmi les saints, est que Pilate, en se lavant les mains, attesta l'innocence de Jésus, tandis que Procla chercha à dissuader son mari de se plier aux exigences des Juifs.

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